Pour le grand public, TRIUMPH est avant tout un spécialiste des roadsters. Le TR3, TR4, TR5 et TR6 ainsi que la Spitfire, demeurent incontestablement les gros succès de la marque.
En 1961, la marque TRIUMPH est rachetée par le groupe LEYLAND ; TRIUMPH doit, dès lors, s’impliquer plus fortement dans la fabrication de berlines. Pour y parvenir, elle sollicite la collaboration de l’italien Michelotti puis très vite, dessine la 2000, berline élégante, mue par un moteur 6 cylindres, et la 1300, petite familiale à traction avant de conception résolument moderne, qui s’appellera « TOLEDO ». Cette voiture dont la forme est discutable et qui est sous-motorisée ne connaitra qu’un succès mitigé.
Au début des années 70 les berlines sportives commencent à faire leur apparition ; BMW et ALFA ROMEO se sont lancés avec succès dans l’aventure ; TRIUMPH fort d’une image sportive entretenue par sa lignée de « Roadster » se devait de leurs emboiter le pas ; c’est chose faite en juin 1973 avec l’apparition de la DOLOMITE SPRINT.
Esthétiquement, cette voiture offre un subtile mélange de raffinement et de sportivité :élégante avec son pavillon recouvert de vinyl noir, ses chromes et le liseret qui souligne opportunément la finesse de la ligne ; sportive avec sa calandre inclinée, ses quatre optiques, son spoiler avant, ses jantes spécifiques en alliage léger et sa poupe tronquée peinte en noir mat.
Cette voiture se distingue par une caractéristique technique originale : son moteur, un quatre cylindres en ligne de 1998 cm3 est équipé d’une culasse à quatre soupapes par cylindre.
C’est la première fois qu’un moteur à 4 cylindres comportant 16 soupapes est monté sur une voiture de grande série ; celles-ci sont entravés par un seul arbre à cames en tête commandé par une double chaine ; les huit soupapes d’admission sont directement commandée par le simple arbre à cames en tête, alors que les huit soupapes d’échappement sont actionnée par l’intermédiaire de culbuteur ; l’alimentation est assurée par les carburateurs SU bien connus, en l’occurrence une paire de HS6, tout à fait adaptés à leur missions. la transmission (boite de 4 rapports avec overdrive Laycock de Normanville) s’apparente à celle déjà montée sur les berlines 2500 pi, STA6 et TR6.
Il convient de noter que le moteur de la DOLOMITE à été entièrement conçu et fabriqué par TRIUMPH.
A l’origine ce moteur disponible depuis 1967 et avec un cylindre de 1.850 cm3 il équipait les SAAB, puis à partir des années 70 les premières DOLOMITE.
A partir de l’année 1973, le cylindré est porté à 1998 cm3 pour la DOLOMITE SPRINT et le moteur développe 127 CV.
Après la disparition de TRIUMPH, les voitures de la marque SAAB seront équipées de ce moteur (avec 8 soupapes) jusqu’au début des années 90.
Fidèle en cela aux traditions de la marque, l’habitacle de la DOLOMITE SPRINT séduit d’emblée par son raffinement, les indispensables boiseries sont, bien entendu au rendez-vous, de même que la présentation très « British » de la planche de bord comparable à celle des berlines 2000 et 2500 MK2.
La DOLOMITE SPRINT est une routière compacte et rapide, dotée d’un incontestable brio. Bien règlée, elle passe de 0/100 km/h en moins de 10 secondes et le kilomètre départ arrêté est atteint en 31 secondes, la vitesse de pointe s’établissant à 185 km/h.
Ces performances placent la DOLOMITE SPRINT sur un pied d’égalité avec les ALFA et les BMW 2002 Ti.
Compacte, nerveuse, rapide, offrant un compromis confort et tenue de route très acceptable, la DOLOMITE SPRINT s’avère très agréable à conduire.